Louise Michel au secours des migrants naufragés en Méditerranée

Depuis les mobilisations contre la loi Travail, au printemps 2016, les références à la Commune de Paris de 1871, ne cessent de fleurir sur les murs, les banderoles ainsi que dans les slogans des manifestant·es. Par sa radicalité démocratique et sociale, la trop courte Commune de Paris continue d’offrir, 150 ans après, aux nouvelles générations militantes, un point d’appui historique.

Cette expérience unique pendant laquelle l’émancipation politique, économique et sociale des hommes et des femmes a été au centre des préoccupations des Parisiens et des Parisiennes insurgé·es inspire et alimente aujourd’hui les réflexions de nombre de manifestant·es, d’activistes des ZAD ou encore anime l’esprit de projets solidaires et autogestionnaires.

Pour celles et ceux qui connaissent cet événement, l’irruption d’un navire de secours aux migrants naufragés baptisé Louise-Michel, et très actif en Méditerranée centrale depuis quelques jours, constitue une belle revanche de l’histoire. Pour les autres, cet événement solidaire peut constituer une bonne occasion de se pencher sur le parcours de cette rebelle et son rôle durant la Commune.

Financé et affrété par l’artiste de rue Banksy, «  cet ancien bateau de la douane française (long de 31 mètres), naviguant sous pavillon allemand, possède la caractéristique dêtre plus petit mais considérablement plus rapide que les autres navires humanitaires.  », rapporte Libération du 28 août. Ce qui fournit un avantage certain par rapport aux garde-côte lybiens, complices des trafiquants et des conditions abominables auxquelles sont soumis les migrant·es dans les camps en Lybie.

Le navire de sauvetage est parti le 18 août d’un port espagnol. C’est la militante allemande pour les droits de l’homme, Pia Kemp qui dirige l’équipage. Poursuivie par les autorités italiennes pour « immigration illégale », elle a déclaré récemment au Guardian : « Je ne vois pas le sauvetage en mer comme une action humanitaire, mais comme faisant partie dun combat antifasciste ». «  Les dix membres déquipage du Louise-Michel se revendiquent tous comme des militants antiracistes et antifascistes prônant un changement politique radical », rapporte encore le même journal anglais.

Près de 220 migrants naufragés ont été sauvés, au moment où nous écrivons ces lignes, par le Louise-Michel.
Bel exemple de solidarité internationale que l’on aimerait voir se multiplier, face à la fermeture des frontières et aux politiques mortifères de bunkerisation des pays européens.