Le Temps des cerises

JEAN-BAPTISTE CLÉMENT

Jean-Baptiste Clément (1837-1903), auteur parolier du Temps des cerises, chanson écrite en 1866, était un authentique poète du mouvement ouvrier naissant. Ce qui se vérifiera dans bien d’autres textes, comme cette Chanson du morceau de pain ou les Chansons de l’avenir. Particulièrement actif durant la Commune, il collaborera au Cri du peuple de Jules Vallès, avant de participer aux combats de La Semaine sanglante, également titre d’un chant dédié aux fusillés de mai et juin 1871. Ayant pu se réfugier à Londres, Jean-Baptiste Clément devait militer, après son retour en France à la suite de l’amnistie de 1880, au sein du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire de Paul Brousse, rejoignant ensuite le Parti ouvrier français de Jules Guesde.
Mouloudji en interprête une belle version extraite de l’album Chansons contestataires et ci-dessous la non moins belle version du collectif La Commune en chantant enregistrée en public en 2021. Retrouvez l’intégralité du concert du collectif sur notre page La Commune en chantant – le concert

Le Temps des cerises

Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur

Mais il est bien court le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles…
Cerises d’amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang…
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant  !

Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d’amour
Évitez les belles  !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour…
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d’amour  !

J’aimerai toujours le temps des cerises
C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte  !
Et Dame Fortune, en m’étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma douleur…
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur  !