Le confinement ne protège pas du capitalisme

par Christian Mahieux (1)

© acta.zone

Je ne prétends pas englober tous les aspects de la crise mondiale en cours. Cela, pour trois raisons.

Par manque de compétences, notamment sur les aspects médicaux  ; des éclairages sont proposés par d’autres, pertinents en ce domaine, mieux vaut s’y reporter. Accessoirement, on notera que cette retenue volontaire à propos des avis médicaux n’est pas contradictoire avec une volonté autogestionnaire persistante, même en temps de confinement. L’autogestion ne signifie pas que tout le monde sait tout sur tout, que tout le monde fait tout, que tout le monde doit s’intéresser à tout  ; mais que rien n’est confisqué par quiconque et que tout se complète, que tout doit coopérer et qu’il faut construire ensemble. Donc tous et toutes sont égaux socialement, à tous points de vue.

Par choix, pour ce qui est des analyses et des perspectives politiques. La période en facilite l’éclosion. Là aussi, notre choix éditorial est de permettre de retrouver certaines d’entre elles. Mais la situation est paradoxale  : nous recevons un très grand nombre de textes et d’appels  ; l’ébullition intellectuelle collective est une bonne chose. Mais, justement, est-elle vraiment collective cette ébullition  ? N’est-elle pas le fait d’une minorité  ? Situation habituelle, pourrait-on dire… À la différence qu’en temps de non-confinement, une partie de celles et ceux qui produisent de telles analyses le font dans des cadres collectifs, après des échanges, des controverses, des remises en cause, des enrichissements mutuels  ; les innombrables conférences téléphoniques ne remplacent pas cela. Pour le dire clairement, ce qui manque à nombre de ces contributions, c’est que bien souvent elles ne sont pas liées à l’activité sociale et ne donnent guère d’indications pour la lutte concrète, aujourd’hui comme pour le «  jour d’après  ». Bien sûr, c’est un problème qui ne se limite pas au temps de confinement, mais le contexte renforce cela. En effet, qui, mieux que celles et ceux qui travaillent ensemble, doit définir dans quelles conditions et avec quels moyens la sécurité est vraiment assurée  ? Qui, mieux qu’elles et eux, sait comment organiser le travail  ?

Nous savons les enjeux mondiaux que soulèvent la pandémie et la crise mondiale majeure globale qu’elle a déclenchée. Essayons de mettre en pratique l’internationalisme dont nous nous réclamons. Indéniablement, la crise mondiale s’y prête. La portée de notre internationalisme, dans le contexte actuel, est directement liée à nos pratiques. Et donc à leurs limites. Mais, à travers le monde, comme le montre notre « éphéméride sociale », pourtant partielle dans le livre en édition permanente que nous publions depuis le 30 mars, les mouvements populaires, les mouvements sociaux et le mouvement syndical proposent et dessinent une autre politique.

Des inégalités parties prenantes du capitalisme

Ce n’est pas le capitalisme qui a inventé le coronavirus. Mais il est responsable de sa propagation planétaire et du désastre humain qui l’accompagne. Inutile de dire que nous nous serions bien passé·es de cette démonstration de l’inefficacité et du danger de ce système et de ses caractéristiques  : la propriété privée des moyens de production, bien sûr, mais aussi la confiscation des décisions par quelques-un·es, le rôle de l’État et des pouvoirs dits publics, la hiérarchie, les inégalités, les discriminations, la répression, etc. À partir de faits, de situations vécues et pleinement ressenties par la majorité de la population, posons des questions concrètes sur l’après  ; en commençant par nos revendications, nos mots d’ordre, nos slogans et nos orientations politiques. Face au désastre de la privatisation de nombre de secteurs économiques, on voit refleurir des demandes de nationalisation. Nationaliser  ? S’en remettre à l’État et aux pouvoirs dits publics pour gérer dans l’intérêt collectif  ? Est-ce vraiment une leçon de la crise actuelle  ?

Une chose est sûre : pas plus que le système capitaliste, la crise sanitaire ne met «  tout le monde à égalité  ». C’est pourtant ce qu’on veut nous faire croire, pour mieux défendre l’idée d’une unité nationale. On voit que ce n’est pas vrai, ne serait-ce qu’en constatant que telle ou telle personnalité «  bénéficie  » d’un dépistage qui est toujours refusé à la population  ; ou encore que, tandis que des SDF sont verbalisé·es pour ne pas être confiné·es dans un «  chez eux  » qu’on leur a retiré, le président du Medef fait tranquillement des allers-retours entre Paris et son lieu de villégiature… Petits exemples, grande réalité  !

Les habitantes et habitants des quartiers les plus pauvres sont plus touché·es par la crise. Une fois de plus, on ne compte pas les cas de violences policières. Certes, la violence d’État n’a nul besoin du confinement pour s’exercer. Mais c’est une opportunité de plus pour réprimer et humilier celles et ceux qui vivent dans ces quartiers, particulièrement les non-Blancs et non-Blanches. Gazages, tabassages, LBD, etc.  : on retrouve les pires moments des occupations policières lors des révoltes des quartiers populaires. Le premier rapport de l’Observatoire de l’état d’urgence sanitaire confirme ce constat  :

Après quinze jours de confinement, les 2 millions d’habitants qui vivent sous couvre-feu, les 6 millions de contrôles et 359 000 procès-verbaux dressés et l’immense majorité des personnes qui ont subi des coercitions policières sont des habitant·es de quartiers populaires et des territoires colonisés, non-blancs et de condition populaire. On observe ainsi une continuité et un approfondissement des discrimination racistes, sexistes, capitalistes et autoritaires dans le confinement. Il existe un lien historique et sociologique entre les couvre-feux mis en place dans les (ex)-colonies et dans les quartiers populaires. (2)

La résistance et l’entraide se sont mises en place autour de collectifs et de structures préexistant dans les quartiers. Si la dimension de classe n’y est pas forcément théorisée ni même assumée, c’est pourtant bel et bien une composante de notre classe sociale qui s’organise avec les outils dont elle dispose. Reste posée la question du lien avec l’organisation spécifique de cette classe, le syndicat. Des choses se font, beaucoup trop peu. Mais nous le savions déjà. Le trop faible nombre d’unions locales n’est pas dû au coronavirus.

Les initiatives comme la suspension du paiement des loyers, soutenue par de nombreuses organisations, à l’initiative de Droit au logement (DAL), sont des points d’appui importants. Car, faut-il le rappeler, les conséquences économiques de la crise se paient plus fort et plus vite quand on ne touche que 1 219 euros par mois. Et beaucoup – notamment les femmes – sont loin de percevoir les 1 219 euros du salaire minimum de croissance (smic).

La situation dans les prisons et dans les centres de rétention administrative (CRA) est catastrophique. Là encore, on est tenté de dire  : oui, comme en temps ordinaire. Et comme en temps ordinaire, la population qu’on y trouve est ultra-majoritairement constituée de personnes des milieux populaires. Ces lieux d’enfermement sont propices à la propagation du virus. Mépris habituel dans ces zones où les droits élémentaires sont «  abolis  », qui se traduit par la non-prise en charge des malades ou, au mieux, une prise en charge tardive. Masques, gel et autres protections n’existent pas derrière les barreaux, où on subit en plus les conséquences de la suspension des parloirs. D’où les révoltes dans les prisons et les CRA. Quelles sont les revendications des détenu·es  ?

Nous voulons un dépistage au cas par cas pour chaque détenu et membre de l’administration pénitentiaire. Nous voulons que les agents pénitentiaires soient équipés de masques car c’est eux qui rentrent et sortent de la prison. Nous voulons plus d’informations sur cette situation : cantine/parloir/sac de linge. Nous voulons du gel désinfectant et des masques pour chaque détenu.

La Cour européenne des droits de l’homme avait condamné la France pour ses conditions indignes de détention. C’était le 20 janvier, avant l’instauration de l’état d’urgence sanitaire… Répression violente, transferts de détenu·es sont les réponses de l’État. Les « récompenses » sont réservées à celles et ceux qui auront accepté de mourir en silence :
Il sera tenu compte de cette situation exceptionnelle lors de l’examen des réductions supplémentaires de peines (RSP). Il pourra être notamment envisagé d’octroyer la totalité de RSP aux détenus ayant adopté un comportement calme et respectueux durant cette période, à compter du 13  mars 2020 et jusqu’au terme de la crise. (3)

Autre lieu de quasi-enfermement d’une partie de la classe travailleuse : les foyers de travailleurs et travailleuses immigré·es. Ici aussi, le confinement provoque des dégâts ; mais ce n’est pas cette décision le fond du problème : ce sont les conditions préexistantes. Comment parler de gestes-barrières quand on est entassés à six dans des chambres minuscules ? Bien entendu, sans que soit fourni le minimum de matériel de protection – en dehors de ce que peuvent faire, de manière autogérée, les délégués des foyers, les Gilets noirs ou les Brigades de solidarité populaire. L’État n’intervient pas. Les propriétaires, oui : mais seulement pour réclamer les loyers !
C’est une population particulièrement exposée, une partie non négligeable des résident·es sont âgé·es et, souvent, souffrent de divers problèmes de santé liés à la surexploitation subie durant des dizaines d’années.

Pour les sans-papiers, les contrôles policiers d’autorisation de sortie signifient une quasi-obligation de ne pas sortir du tout ; car, outre les attestations, il faut produire une pièce d’identité…

Le rapport de l’Observatoire de l’état d’urgence sanitaire explique  :

L’autodéfense sanitaire immigrée s’est, dès le début, organisée. Elle passe par l’auto-organisation, l’entraide face au virus, l’organisation de la solidarité entre les foyers, par des collectes et ravitaillements de produits empêchant le virus de se propager tout en permettant que la vie continue, ainsi que le partage d’informations traduites dans les langues à travers des textes écrits mais aussi lus et enregistrés. Ces pratiques de solidarité ne sont pas seulement de l’ordre de la survie. Elles s’inscrivent dans un objectif plus large, celui de lancer des ripostes et d’établir un rapport de force face à l’État et aux gestionnaires de foyers qui n’ont engagé aucune mesure. […] Il s’agit alors pour les immigrés de ne pas laisser entrer le Covid-19 dans les foyers mais aussi de reprendre du pouvoir dans le foyer : l’autodéfense sanitaire se fait à la fois contre le virus, mais aussi contre l’État raciste et les gestionnaires. (4)

Quant aux foyers pour personnes âgées, les établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes (EHPAD), inutile de s’étendre sur la situation  : on en connaît la mortalité particulièrement élevée. Il est clair que l’insuffisance de moyens, humains et matériels, dont dispose le personnel a considérablement aggravé la situation. Cela avait été expliqué, argumenté et démontré, depuis longtemps, par les organisations syndicales du secteur, ainsi que par celles de retraité·es. N’oublions pas non plus d’attirer l’attention sur les personnes vivant dans les instituts médico-éducatifs (IME) ou dans les établissements psychiatriques Elles aussi paient encore plus cher la pandémie.

Il en est de même pour les sans-abri, les SDF, les squatters. Marginaux  ? Sous-prolétariat  ? Qu’importe  ? Les travailleurs et travailleuses pauvres ne sont pas une création de la pandémie. Mais par la déstructuration sociale qu’elle crée, celle-ci amplifie des situations déjà critiques.

Pour ce qui est des « confettis de l’empire », reportons-nous à cette récente communication du Réseau syndical international de solidarité et de luttes :
Les populations des pays encore colonisés subissent une peine supplémentaire. Dans ces régions du monde, toute l’économie est tournée vers les besoins des pays colonisateurs. Cela a des conséquences dramatiques dans la crise que nous connaissons : infrastructure, habitat, centres de soins, alimentation, structures sociales, etc., tout est largement en dessous des besoins ! Se laver les mains souvent est difficile quand il n’y a pas de point d’eau. Une grande partie de la population de ces pays vit « ordinairement » dans des conditions effroyables ; l’état sanitaire de beaucoup accentuera les conséquences dramatiques de la pandémie. Les gouvernements, les patrons et les riches des pays colonisateurs méprisent la population locale. Cela se traduit aussi en ces temps de crise sanitaire mondiale : le matériel de protection y est insuffisant (ou composé de matériel hors d’état), les consignes coloniales ne tiennent aucun compte des réalités locales. Alors que la population y est, globalement, en moins bonne santé, c’est là que sont affectés moins de moyens. (5)

Le collectif Ni guerre ni état de guerre dénonce l’envoi de deux navires porte-hélicoptères, un vers La Réunion, l’autre vers la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane : deux navires militaires non médicalisés… Outre la claire menace d’intervention militaire en cas de révolte populaire, on notera le mépris habituel : un des deux navires est présenté comme devant répondre aux besoins de populations en se rendant à proximité « de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane » : mais il y a 1 650 kilomètres entre la Guyane et la Guadeloupe ! Qui oserait annoncer l’envoi d’un navire vers les rives européennes de l’océan Atlantique en affirmant qu’il répondra aux besoins du Portugal, de l’Espagne, de la France, de la Grande-Bretagne et de la Belgique ? Quel sens ont les consignes de confinement lorsque les populations n’ont pas l’eau courante ? C’est le cas de 30 % des logements à Mayotte…

En Guadeloupe, l’Union générale des travailleurs de la Guadeloupe (UGTG) (6) se bat contre les décisions que prétend imposer un État situé à 6 700 kilomètres… Les moyens pour le secteur de la santé faisaient partie des revendications lors du mouvement qui a secoué la Guyane en 2017  ; il y a, en tout et pour tout, dix lits en réanimation dans ce pays. À La Réunion, les masques livrés étaient moisis. Le couvre-feu est de règle en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane et en Polynésie, et on comprend aisément les conséquences sur celles et ceux qui travaillent dans la rue, nombreux et nombreuses dans ces pays.

Le « travail informel », parlons-en. 10 % des emplois, sans droits : travaux dans les maisons, réparations automobiles, baby-sitting, cours particuliers, ventes de cigarettes, de produits stupéfiants, etc. Pour des raisons diverses, mais toutes issues du contexte actuel (confinement, manque d’approvisionnement), tout ceci s’est effondré. Là encore, les milieux populaires sont plus exposés que la moyenne. Il faut aussi mentionner le travail gratuit des femmes : le confinement l’a sans doute modifié mais pas forcément diminué… mais il est gratuit ! Dans le monde entier, le travail informel touche une frange bien plus importante de la population, de l’ordre de 60 %.
L’Organisation internationale du travail décrit la situation dans un rapport daté du 7 avril 2020 :

Environ 2 milliards de personnes travaillent dans l’économie informelle, la plupart d’entre elles dans les pays émergents et dans les pays en développement. […] Les travailleurs de l’économie informelle ne disposent pas de la protection de base dont on bénéficie généralement dans l’économie formelle comme la couverture en matière de sécurité sociale. Ils sont également désavantagés en ce qui concerne l’accès aux services de santé et se retrouvent sans revenus de substitution s’ils arrêtent de travailler en cas de maladie. Les travailleurs informels dans les zones urbaines tendent également à exercer leurs fonctions dans des secteurs économiques dans lesquels non seulement il existe un risque élevé d’être infecté par le virus mais aussi qui sont concernés directement par les mesures de confinement. C’est le cas notamment des personnes qui recyclent les déchets, les vendeurs ambulants et les serveurs, les ouvriers du bâtiment, les employés des transports et les travailleurs domestiques. Le Covid-19 touche déjà des dizaines de millions de travailleurs informels. En Inde, au Nigeria et au Brésil, le nombre de travailleurs dans l’économie informelle affectés par des mesures de confinement et d’autres mesures de restriction est important. En Inde, avec près de 90 % de la population évoluant dans l’économie informelle, ce sont environ 400 millions de travailleurs de cette même économie informelle qui risquent de s’enfoncer dans la pauvreté. (7)

Il y a urgence à comprendre et à prendre en compte cette situation du prolétariat mondial. Des organisations syndicales et associatives interviennent dans ces secteurs. C’est particulièrement difficile, mais c’est indispensable. Plus de moyens militants doivent y être consacrés. Pour en revenir à notre situation, ici, en France, cela signifie que les dimensions interprofessionnelles et internationales de nos activités doivent être renforcées.

Pour conclure

Laissons à nouveau la parole à l’Observatoire de l’état d’urgence sanitaire, qui relève une « férocité contre les classes dominées et en particulier les plus pauvres, les non-Blanc·hes, les migrant·es, les travailleur·euses illégalisé·es, les prisonnier·es, avec des conditions d’oppressions conjuguées pour les femmes dans chaque catégorie. Les conditions de vie imposées aux personnes relèvent, elles aussi, de l’écrasement voire de l’élimination. On remarque une communauté d’expériences du confinement entre tous ces secteurs du champ de bataille. Il s’agirait d’aider à construire et consolider des ponts entre chacun de ces territoires du confinement et entre toutes ces résistances. […] On voit se révéler et surgir dans chaque secteur des formes d’auto-organisation populaires. C’est sans doute là qu’il faut fournir de la force, des moyens et construire des liens, car à l’intersection des résistances populaires, des groupes d’entraide et des brigades de solidarité pourront s’enclencher les luttes contre la société de (post)-confinement. » (8)

Christian Mahieux, 18  avril 2020

Article publié le 25 avril 2020 | Site Entre les lignes entre les mots


Devant l’ampleur de la crise sanitaire devenue crise sociale, économique et politique, nous n’avons qu’un seul cri, osons le dire : « Bas les masques ! » C’est l’objet de ce recueil, gratuit et téléchargeable, que nous mettrons régulièrement à jour au l des semaines, tant dans sa partie contributions que pour son éphéméride sociale et ses documents.
Il entend ainsi contribuer à dévoiler l’envers de la pandémie actuelle.
Les éditions Syllepse

(1) Christian Mahieux est éditeur aux éditions Syllepse, cheminot retraité, syndicaliste et membre du comité de rédaction de Cerises la coopérative et de la revue de l’Union syndicale Solidaires, Les Utopiques. 
(2) https://acta.zone/premier-rapport-de-lobservatoire-de-letat-durgence-sanitaire/
(3 ) Courrier envoyé le 23 mars 2020 par la cour d’appel de Poitiers, le tribunal judiciaire de La Roche-sur-Yon et le service d’application des peines, aux directeurs des maisons d’arrêt de La Roche-sur-Yon et de Fontenay-le-Comte, cité dans le rapport évoqué plus haut. 
(4) https://acta.zone/premier-rapport-de-lobservatoire-de-letat-durgence-sanitaire/
(5) Réseau syndical international de solidarité et de lutte, 1er avril 2020, http://www.laboursolidarity.org/Coronavirus-le-colonialisme-aussi
(6) UGTG, http://ugtg.org
(7) Organisation internationale du travail, https://www.ilo.org/global/lang–fr/index.htm
(8) https://acta.zone/premier-rapport-de-lobservatoire-de-letat-durgence-sanitaire/