Il faut venger Gervaise, le conte musical, épisode 6

Aujourd’hui on vient venger Gervaise.

En 1880, quelques temps après l’amnistie des communards et communardes, la petite Léontine, fille de Gervaise Mercier, se fait raconter la Commune de Paris, par sa grand-mère qui y a participé. Elle retrouve ainsi quelques traces de sa mère disparue et de ses engagements, et plonge dans un monde et des rêves que les Versaillais et les Républicains mous voudraient faire oublier. 

6e épisode et dernier d’avril : la lutte des mères

Alors qu’elle lui raconte la Commune, Rosemonde partage à sa petite-fille, la culpabilité de la mère, dans une ballade plus ironique qu’on ne le croirait  : 

La ballade de Rosemonde  : https://www.youtube.com/watch?v=p86Woens1JM&t=16s

(Interprétée par Marina Touilliez avec un piano d’Elisabeth Bossero)

Gervaise est fille et mère. Élevant seule sa fille, elle vit avec sa mère. Ce n’est pas une affaire d’instinct maternel, c’est une affaire de solidarité. Mais comme l’histoire est écrite par des hommes, les mères n’ont jamais été décrites comme des actrices politiques, ni dans le quotidien, ni dans les grandes luttes. Elles sont toujours un frein, celle contre qui on s’élève pour mieux avancer. 

Mais la Commune ici aussi, est riche d’enseignement à méditer et questionner. Mépriser la mère, c’est négliger les témoignages de Victorine Brocher ou Louise Michel, qui toutes deux ont fait de leur mère, des personnages essentiels de leurs réflexions sur la Commune, c’est oublié qu’André Léo prit le nom de ses fils pour signer ses articles, que nombre de communardes furent arrêtées avec leurs enfants. C’est oublié ce qu’Eulalie Papavoine, accusée d’être une Pétroleuse, déclara aux juges  : «  C’est bien  ; mais qui est-ce qui nourrira mon enfant  ?  » 

Ces traces témoignent d’engagements politiques fondés sur la solidarité et le collectif, jusqu’au sacrifice si nécessaire. Des engagements politiques, qui ne soient pas des affaires d’égo, mais de construction d’une société nouvelle. 

Non les mères ne sont pas parfaites, elles vivent avec les contradictions du temps. Comme tout le monde. Mais pour elles, on l’oublie souvent. Comme le dit Mymytchell, la compositrice du conte, dans sa chanson Dimanche

«  Et j’ai lu George Jackson[1], qui en veut à sa mère, de n’être finalement pas assez en colère.

Et qu’on puisse encore croire à la responsabilité des mamans dans tout ça.  »

 Il y a tant de façons de dire Maman. 

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Rendez-vous en mai pour la suite des aventures chantées et en attendant, retrouvez toutes les chansons parues et les productions de Rue de la Commune grâce aux liens ci-dessous. 

Les chansons déjà parues  : 

La chanson du fédéré  : s’engager  ?
https://www.youtube.com/watch?v=ebLMYMHK-18&t=73s
“Et Victor  ?” “Mais Victor n’était qu’un enfant Léontine. Alors quand on est enfant, on peut encore rêver et croire que tout est possible… Heureusement d’ailleurs.”
Nous laisseront-ils un jour  ? par Clément Veyssières. 
https://www.youtube.com/watch?v=lwZJQsBAsTo&t=3s

Vive la Louise (les rêves de Léontine) Interprétée par Dominique Grange et l’auteure-compositrice du conte Mymytchell »
Aujourd’hui, rassemblées à l’immeuble avec SidonieHortense et sa sœur Marie, Gervaise débat. Une journée de 8 heures vraiment ? Éducation pour tous, et toutes  ? La séparation de l’église et de l’État ? Quel travail ? 
Chanson des Jeunes filles  » Que nous sommes filles, femmes et mères, lutterons jusqu’à reprendre notre liberté » (avec Mymytchell, Naïm El Am, Lise Batailler et Léa Noilhan) : 
https://www.youtube.com/watch?v=H26hGJtWTes« 
« Comme nombre de malheureuses, la grande sœur des Mercier, Colette souhaite s’engager dans la Commune. Prostituée, elle est pourtant rejetée par l’immeuble et en particulier par sa sœur Gervaise. Mais Colette n’a pas l’intention de se laisser faire. 
Les mains pures « Faut-il avoir les mains pures pour soigner les blessés ? » : 
https://www.youtube.com/watch?v=EjxfgAUPHsk&t=15s« 
« Les rêves des Communeux-communeuses par Sidonie(Lise Batailler). A l’avenir : https://www.youtube.com/watch?v=y-qycxQb3oM « Paris est en fête, Versailles stupéfaite par Le Peuple(Zeta). Ici c’est Paris : https://www.youtube.com/watch?v=m4zEHHyUa-s » Les femmes revendiquent le travail par Gervaise(Mymytchell). Nous les femmes : « https://www.youtube.com/watch?v=9dYsVhCBe2w&t=57s« 

Rendez-vous lundi 12 Avril. Place aux mères. 

Suivez la création sur https://ruedelacommune.com/

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